...si tu la loupe, tu vas en Enfer !
Et voila...On pense que ça n'arrive qu'aux autres, ceux qui plient avec les pieds, qui Free-fly à tout va, qui comptent sur la chance.
Et pourtant, statistiquement, on aura tous droit à une Libé si on continue à sauter.
Pour moi, c'est fait.
Le but de ce message n'est pas d'amuser la galerie avec mes exploits mais plutôt de partager mon expérience avec ceux qui, comme moi jusqu'à hier, pensait être loin de ce geste que l'on connait tous de manière... très théorique !
Les circonstances:
Fin du stage "Spécifique VR" à Pamiers, mai 2006.
C'est mon 145eme saut, le dernier de la journée et le dernier de la semaine (!).
C'est un VR7 avec des niveaux disparates.
La séparation se fait à 1500m, une vague ouvre à 1200 et une autre à 1000m, ce qui est mon cas.
Le principal est une Spark 190 et j'ai une caméra sur le casque (on voit pas grand chose, j'ai traversé un nuage juste avant...).
Les faits:
A l'ouverture, je vois 3 twists au-dessus de moi.
Je commence à les résorber en même temps que la voile part en autorotation modérée. Je tire ensuite sur les commandes pour essayer d'arrêter les rotations qui se font de plus en plus vives. Je m'aperçois alors que le glisseur est arrêter à mi-course et que les avants gauches et les arrières gauches ne sont pas séparés mais "collés" l'un à l'autres jusqu'au glisseur.
Je tire alors plusieurs fois sur les commandes mais rien n'y fait, d'où:
Poignée de mousse: La voile principale s'en va, je repart en chute, salto, je restabilise, j'ai le temps de voir que je suis au-dessus d'une piscine (!) et...
Poignée de Fer: le secours s'ouvre...vite et fort ! j'aimerais pas faire un secours sec à 200Km/h !
Et là: 2 twists...j'étais pourtant bien stabilisé.
Comme je suis assez haut, j'ai bien le temps de faire mon approche: je vise un pré pas loin de la route (on a été largué "un peu" large), je me mets dans le sens du vent en espérant qu'il n'a pas changé depuis mon dernier posé et j'atterri en douceur.
Je repère ma voile qui tombe derriére un bois et le POD qui se pose...sur une ligne 20000 volts !
Et là, je m'engueule, pensant que c'est forcément un probleme de pliage !
Je pensais que le jour fatidique il me faudrais maitriser mon stress mais en fait, tout s'est déroulé calmement, de l'analyse de la situation jusqu'au posé (et après), tout s'est déroulé sereinement. Et c'est tant mieux !!!
Conclusion(s):
Tout d'abord, aprés analyse de l'incident, il semblerait qu'il y ai eu une clé sur la commande gauche qui aurait entourée le groupe d'élévateurs empéchant ainsi le coté gauche de la voile de se déployer complétement.
D'aprés Fabien (le DT de Pamiers) cela ne vient pas forcément du pliage et c'est un incident qui peut hélas arriver quand les suspentes se délovent à l'ouverture.
Patrick Bellivier m'a dit que cela pouvait etre causé par un vrillage des commandes.
DONC:
Prendre soin de dévriller ces P... de commandes,
Et surtout, ouvrir HAUT ! Surtout lorsqu'on rajoute des couches genre: une voile petite, une caméra, un viseur Newton...
Lorsque je visionne la vidéo, il me semble qu'on entend la 3eme sonnerie du Pro-Track (600m) lorsque je libère. Je suis donc suffisamment haut pour pouvoir maitriser mon posé avec le secours. Et si j'ai ouvert haut c'est parceque je me suis un peu vaché en début de semaine à cause d'une ouverture déplaisante à 650m...
Bref, même si dans mon cas la PDS a été correctement maitrisée et s'est déroulée dans le calme, il est PRIMORDIALE de respecter les hauteurs d'ouverture !
Car un secours qui s'ouvre correctement à 100m sol, ça laisse peu de temps pour se dégager du bois (ou de la piscine...) et se poser vent de face...
Voila, c'était mon histoire à la Pierre Bellemarre, j'espère qu'elle vous a plue !
PS: quand vous libérez, choisissez un jour où il y a pas trop de monde car fo payer à boire après !!!